La sécurité routière vient de lancer une campagne de communication sur le respect des limitations de vitesses (merci Ludovic pour l'info), premier acte d'un plan d'actions visant à faire du respect des vitesses autorisées, "un enjeu majeur de la sécurité routière en 2006".
Dans son dossier de presse, la Sécurité routière développe les enjeux liés au non respect des vitesses maximales autorisées. J'en ai tiré les chiffres qui m'ont paru les plus marquants:
- en 2005, "si 100 % des conducteurs avaient respecté les limitations de vitesse, plus de 1200 vies auraient pu être sauvées". Pour rappel, environ 5000 personnes ont trouvé la mort sur les routes l'année passée.
- "entre 2001 et 2004, la vitesse moyenne des automobilistes français a baissé de 5 km/h,
passant de 89,5 km/h à 84,5 km/h (source : ONISR 2004)."…"Cette baisse importante des vitesses explique 75 % de la diminution des accidents et des victimes de la route entre 2002 et 2005." Il y a donc bien une relation de cause à effet forte.
Outre certains chiffres clé comme ceux cités plus haut, la Sécurité routière rappelle aussi "qu'il n'y a pas de petit excès de vitesse, et qu'une seconde, "c’est le temps pour tout conducteur en état de vigilance normale pour réagir. C’est-à-dire qu’avant même d’avoir commencé à freiner ou à éviter l’obstacle, il va parcourir :
- 14 mètres à 50 km/h,
- 25 mètres à 90 km/h,
- 36 mètres à 130 km/h."
Une bonne occasion de rappeler qu'autant que celui de la vitesse autorisée, le respect des distances de sécurité est important.
La Sécurité routière met en outre en avant les deux populations les plus exposées aux risques de la route: les jeunes et les conducteurs de deux roues motorisées. Quelques chiffres:
En ce qui concerne "les jeunes":
- "Les 15 à 24 ans représentent 13 % de la population française, mais 27,6 % des
personnes tuées sur la route. Les accidents de la route sont la première cause de
mortalité chez les 15 à 24 ans et à l’origine de 48 % des décès chez les garçons de
15 à 19 ans (source : ONISR - les grandes données de l’accidentologie 2004)."
Et les conducteurs de deux roues à moteur:
- "15,6 % des personnes tuées le sont en deux-roues motorisés, alors qu’elles
représentent moins de 1 % du trafic."
- "Si l’on tient compte du kilométrage parcouru, le risque d’être tué dans un accident est 19 fois plus élevé pour un motocycliste que pour un utilisateur de voiture de tourisme."
Dans ce dernier cas, on pourrait être tenter de répondre que c'est le manque de protection "évident" dont dispose un "motard" comparé à un automobiliste qui est à l'origine de ce ratio. Cela n'enlève rien au fait que la population des conducteurs de deux roues est bien plus touchée que celle des automobilistes.
C'est dans le but de péréniser ce commencement de changement de façon de conduire que la Sécurité routière a donné à la baisse de la vitesse, sa priorité pour 2006. La campagne de communication qui débute s'inscrit donc dans ce contexte. Elle se jouera en trois actes, tout au long de l'année.
- premier acte, en ce début de vacances de Pâques: l'accent est mis sur le respect du 90 km/h.
- second acte cet été: respect du 130 km/h.
- troisième et dernier acte en octobre, lors de la Semaine de la Sécurité routière consacrée à la conduite en agglomération: respect du 50 km/h.
Un site Internet est également ouvert depuis le 12 avril. Allez le visiter. J'y ai trouvé d'autres chiffres clé particulièrement intéressants (et puis il est aussi assez "ludique").
La première des campagnes est donc dédiée au respect du 90 km/h.
Pour montrer l'importance de cette limitation, la Sécurité routière rappelle que "75 % des personnes tuées le sont sur les routes nationales et départementales, alors même que celles-ci ne représentent que 50 % du trafic national." Il existe donc clairement un sur-risque sur ces routes qui sont souvent celles que nous connaissons bien pour les emprunter souvent pour des trajets dits "de proximité".
Depuis hier dans les différents journaux télévisés, et à partir de demain sur les écrans, vous allez avoir droit à un spot particulièrement choquant. On y voit une voiture, sur le toit (le conducteur roulait trop vite, il a perdu le contrôle), d'où essaie de s'extirper une famille visiblement rescapée... avant qu'un second véhicule ne vienne la percuter... Lorsqu'elle l'a vu, ma femme m'a dit en tournant la tête "c'est horrible". A vous de juger. Pour ma part, je continue de douter de l'efficacité de ce genre de message. Vos avis m'intéressent.
PS1: Largement basée sur la prévention et l'éducation, une bonne chose, le plan d'action de la Sécurité routière n'en oublie pas moins le contrôle et la répression, des "actions de terrains" étant d'ores et déjà annoncées. Une raison supplémentaire de rouler prudemment.
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