La sécurité routière a publié les résultats provisoires du baromètre de janvier 2006. Provisoire car depuis début 2005, le mode de comptage des blessés et des tués a été modifié, harmonisation européenne oblige. Les nouvelles règles sont les suivantes:
"Une victime d’un accident de la route est recensée comme tuée si elle décède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent l’accident (au lieu de six jours jusqu’à fin 2004). Par ailleurs, ce sont les victimes hospitalisées plus de 24 heures (appelées hospitalisées) qui sont recensées à la place des victimes hospitalisées plus de six jours (appelées auparavant blessés graves). Les remontées rapides sont donc maintenant déclinées en A,T,B,H (accidents, tués, blessés dont blessés hospitalisés)".
Jusqu'à la fin de l'année dernière, la sécurité routière a continué de communiquer les chiffres "à 6 jours", car il n'y avait pas de référence "à 30 jours". Mais dans le même temps, elle a commencé à documenter sa base de données, ce qui permet désormais d'utiliser les mêmes définitions que nos principaux voisins européens.
Pour mémoire, on rappellera donc qu'à la fin 2005, le nombre de tués (à 6 jours) est pour la première fois passé sous la barre des 5000 décès(hors département d'outre mer). Exprimé dans le nouveau référentiel, ce chiffre s'élève à 5339 morts. Un coefficient de passage "tués à 6 jours" à "tués à 30 jours" a ainsi été recalculé. Il vaut désormais 1,07. C'est ce coefficient qui permet d'annoncer, dès le 8 du mois, des résultats provisoires fiables, puisque l'erreur commise est estimée à moins de 2%.
Après ce rappel théorique, venons en donc aux chiffres et constatons que l'année 2006 commence plutôt bien puisque le nombre de tués (à 30 jours donc) est estimé à 365 personnes, soit une diminution de 9,9% par rapport à janvier 2005 (405 décès). Sur douze mois glissants, ce chiffre devrait s'élever à 5293. On resterait donc en dessous de l'objectif jusqu'alors fixé par le gouvernement de 5350 morts annuelles. (5000*1.07).
En ce qui concerne les accidents et le nombre total de blessés, ceux-ci diminuent à peu près dans les mêmes proportions (respectivement –12,5% et –10,4%). En revanche, les blessés hospitalisés augmentent d'une manière presque symétrique de +9,8%. Faut-il y avoir là un transfert entre les décès et les blessés hospitalisés? A suivre les mois prochains.
Des résultats encourageants donc, mais de l'aveu même de la sécurité routière "il n’existe pas, à l’heure présente, d’éléments permettant d’anticiper une nouvelle baisse de l’accidentalité". Les bons chiffres de janvier ne traduisent donc pas un mouvement de fond, mais s'apparentent plutôt à de la dispersion, à l'image de ce qui a été observé en 2005.
Se voulant positive, la sécurité routière précise quand même que "les gisements de sécurité routière restent en effet très importants de manière globale en matière d’alcool, de vitesse et de ceinture et de manière plus sectorielle en ce qui concerne les motocyclettes en particulier".
Il est vrai que dans le cas des excès d'alcool au volant, des chiffres de la gendarmerie montrent que ceux-ci sont responsables de 25% environ des décès dans les accidents de la route.
Cela fait maintenant plusieurs mois que je pose la question de savoir quelles mesures nouvelles et efficaces les pouvoirs publics mettront en place pour redonner un nouvel élan à la diminution des accidents mortels. Vous avez entendu parler de quelque chose vous?
Non, de rien du tout ... J'ai laissé passé les fêtes de fin d'année, mais là, on va arriver à la mi-février, il faudrait peut-être qu'ils commencent à se bouger, non ?
Rédigé par : Gilles | 09/02/2006 à 08:37